PMA

Sophie, mariée et maman d'un petit garçon, témoigne de son parcours de PMA et de sa colère contre son pays.

Sophie, mariée et maman d'un petit garçon, témoigne de son parcours de PMA et de sa colère contre son pays.

Sophie, mariée et maman d'un petit garçon, témoigne de son parcours de PMA et de sa colère contre son pays.

 

"Bleus comme les yeux de notre fils . Après 6 ans de vie commune, 2 ans de mariage et plusieurs allers-retours en Belgique pour une insémination, notre fils est né en France le 24 mars 2017. C'était un des plus beaux jours de notre vie. Mon épouse et moi-même somme devenues mères.

Blanc comme le vide juridique pour mon épouse qui n'a pas porté notre fils. A sa naissance, mon épouse a réalisé les démarches administratives pour établir son acte de naissance. Elle a déclaré que notre fils était le fils d'une seule mère. Le droit français ne la reconnait pas comme mère de notre fils.

Rouge comme la colère que je porte envers une nation qui se targue d'une constitution en faveur des droits de l'homme où il est inscrit que "tous les hommes naissent libres et égaux en droit"...Je ne savais pas qu'il y avait un astérisque précisant que les enfants nés d'un projet d'un couple de femmes n'avaient pas les même droits que les enfants nés d'un projet d'un couple hétérosexuel. Après maintes démarches administratives qui ont duré plus d'un an (dont le recueil de lettres de proches devant expliquer les raisons de la volonté de mon épouse d'être reconnue comme mère de notre fils, le passage au commissariat et une visite de la police à notre domicile) mon épouse a pu adopter son propre fils.

Nous avons la chance d'avoir pu financer nos allers-retours en Belgique, d'avoir deux familles qui nous aiment, d'avoir des amis qui ont rédigé des lettres sublimes pour l'adoption de notre fils par mon épouse, d'avoir eu des employeurs bienveillants sur les absences du jours au lendemain pour les tentatives d'insémination, d'avoir les capacités à trouver de l'aide auprès d'associations comme l'APGL. Mais d'autres couples de femmes n'ont pas toutes ces ressources.

L'homoparentalité est un fait. L'homophobie également. L'ouverture de la PMA aux couples de femmes n'est qu'une étape vers l'égalité entre les personnes hétérosexuelles et homosexuelles. La filiation reconnue d'office pour l'épouse qui n'a pas porté l'enfant doit être identique à celle des "pères". Si la libre circulation européenne des personnes permet de compenser l'inégalité inscrite dans la législation française, il est temps que le drapeau français, symbole de valeurs humanistes, puisse flotter fièrement sur les toits de nos institutions en réécrivant les lois homophobes."

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